Le 27 janvier 2025, la cause des saints à donné la reconnaissance du martyre du serviteur de Dieu Lycarion May, frère mariste, tué par des émeutiers anarchistes, lors de la Semaine tragique à Barcelone, le 27 juillet 1909.
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Né François Benjamin May à la Montoz (Village de la commune de Val de Bagnes), le 21 juillet 1870, frère Lycarion enseignait auprès des enfants les plus pauvres dans un quartier difficile de la capitale catalane (Espagne).
Frère de l’Institut des Frères Maristes des Écoles, il a vécu sa mission éducative et pastorale en étant conscient de l’hostilité qui régnait dans son entourage, sans reculer dans son engagement et son témoignage chrétien.
La seule cause de sa mort a été d’être religieux et d’exercer son apostolat d’éducateur chrétien.
Bibliographie
Lycarion May (né François Benjamin), né le 21 juillet 1870 dans le village de la Montoz de la commune de Val de Bagnes (Suisse) et a été baptisé le 24 juillet. Le milieu familial favorise sa vocation religieuse qui, à l’âge de 18 ans, est accueillie à l’Institut des Frères Maristes. Après sa prise d’habit le 15 août 1888, il prend le nom de Lycarion. L’année suivante, il est envoyé à Mataro, en Catalogne, et après avoir fait sa profession perpétuelle, le 15 août 1893, il est transféré dans la communauté de Gérone, où il travaille dans la première école gérée par les Frères Maristes en Espagne.
À la suite d’une expérience au Pays basque en tant que directeur d’un jardin d’enfants, il est rappelé à Barcelone pour fonder et diriger une école appelée Patronage Obrero de San José, construite dans le quartier populaire de Pueblo Nuevo , dans un contexte socialement difficile fait de familles pauvres et défavorisées. Dans le même district, l’Escuela Moderne est née ces mêmes années, avec une approche idéologique en anti-religieuse, et l’organisation des Jóvenes Bárbaros était également présente. Toutes deux étaient en opposition ouverte au Patronage Obrero de San José.
Le déclenchement d’un soulèvement populaire, causé par les fortes tensions sociales, a donné lieu à ce que l’on a appelé la « Semaine tragique » de Barcelone, lorsque la population, en particulier les plus pauvres, s’est élevée face à l’engagement obligatoire des réservistes de prendre part à la guerre, décrété par le gouvernement espagnol. Propulsée et soutenue par des anarchistes, des communistes et des républicains, la rébellion a dégénéré en affrontements ouverts suivis par des pillages et en incendies d’églises, de couvents et d’écoles catholiques. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, le bâtiment de l’école des pères Maristes a été incendié. Le 27 au matin, les religieux furent invités par ruse à quitter la maison et, dès qu’ils arrivèrent dans la rue, le feu s’ouvrit contre eux. Frère Lycarion, premier du groupe, a été abattu et le corps, battu avec des pierres et des machettes, a été récupéré plus tard et enterré dans une fosse commune du cimetière de Montjuic.
La seule cause de décès consiste à être religieux et à exercer son apostolat en tant qu’éducateur chrétien.
La reconstruction historique du contexte social, politique et économique de l’Espagne au début du XXe siècle, notamment durant la « Semaine tragique » de Barcelone, entre le 26 juillet et le 2 août 1909, illustre le climat violemment anticlérical, attisés par différents groupes mus par des sentiments antireligieux. C’est dans ce contexte que le frère Lycarion a été matériellement martyrisé par les insurgés, poussés par leur rejet viscéral du travail éducatif des frères maristes dans le Patronage Obrero de San José. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une persécution religieuse à proprement parler, les catholiques étaient particulièrement mal aimés par les miliciens en raison de leur influence sociale et culturelle. L’odium fidei est donc la cause dominante de son meurtre, connu comme un religieux soigneux et courageux, dédié à l’éducation chrétienne des enfants.
Le martyre formel ex parte persecutoris est évident dans l’intention du mouvement révolutionnaire antireligieux de frapper et d’éliminer le Patronato de San José. Les témoins s’accordent à dire que la seule cause de la mort du frère Lycarion est qu’il était religieux et qu’il exerçait son apostolat d’éducateur chrétien.