« Il est urgent de se confronter à une image du passé libre de toute influence et non édulcorée. Ce n’est qu’ainsi que nous apprendrons, sur le plan individuel et structurel, à prévenir les abus sexuels dans les activités pastorales et à faire face à la faillibilité de l’Église ou de ses ministres »

Mgr Joseph Bonnemain, responsable de la commission d’experts de la Conférence des évêques suisses « Abus sexuels dans le contexte ecclésial »

Une fois de plus, notre Église locale fait la une des médias, à cause des scandales et des abus sexuels. Cela fait mal. Nous sommes touchés de près, d’autant plus que nos paroisses de Val de Bagnes ont été longtemps desservies par l’abbaye de Saint Maurice.
Ces quelques lignes veulent laisser une place à la colère, l’incompréhension et à la lassitude de beaucoup. Elles veulent être aussi une présence et une proximité silencieuse pour les personnes victimes. Qu’elles soient au centre de notre attention et de notre prière.
Que Dieu nous donne aussi à nous, prêtres, d’abandonner pour de bon cette posture surplombante de ceux qui savent trop bien, qui bafoue les plus petits et mène aux abus.
Puisse l’Église se laisser purifier, même si cela fait mal, pour devenir humble et pauvre, plus proche de l’Évangile !

Curé Joseph Voutaz

En 2021, les trois institutions ecclésiastiques nationales de Suisse – la CES, la RKZ et la KOVOS – ont décidé conjointement de faire effectuer une recherche scientifique indépendante sur l’histoire des abus sexuels commis sur des mineurs et des adultes par des membres du clergé catholique, des employés de l’Église et des membres de communautés religieuses en Suisse depuis les années 1950. Les résultats du projet pilote d’un an (2022-2023) ont été publiés le 12 septembre 2023. La collaboration avec le séminaire historique de l’Université de Zurich se poursuivra dans le cadre d’un projet de suivi (2024-2026) d’un montant de 1,5 million de francs. En outre, les trois mandantes ecclésiastiques ont décidé d’autres mesures à l’échelle nationale.

Il s’agit pour l’Église de se pencher sur son passé et d’assumer ses responsabilités à l’égard des personnes concernées et de la société dans son ensemble. L’objectif principal est de lutter encore plus résolument contre les abus dans ses propres rangs et contre leurs causes, mais aussi d’empêcher de nouvelles maltraitances.

Reconnaître l’échec et le surmonter

Le rapport final du projet pilote, publié le 12 septembre 2023, montre que les abus sexuels et leur dissimulation faisaient également de manière systémique partie de l’Église catholique suisse. D’importantes caractéristiques fondamentales de l’Église catholique ont rendu possibles, voire favorisé, des abus sexuels de cette ampleur. Il s’agit des « constellations de pouvoir spirituelles, sociales et économiques […] qui ont marqué les abus dans l’environnement de l’Église catholique en Suisse depuis 1950 et qui sont “spécifiquement catholiques” ». Il s’agit par exemple des positions de pouvoir cléricales et des abus spirituels, de l’image des prêtres ainsi que de la politique de formation et de personnel qui, par le passé, n’a pas ou peu testé les futurs aumôniers quant à leur aptitude professionnelle à travailler avec les gens. Cela relève également d’une morale sexuelle qui, en imposant un large tabou sur la sexualité, « empêchait de parler des abus et de les sanctionner. » L’attitude envers les femmes, qui étaient souvent utilisées comme main-d’œuvre, constituait également une base pour le harcèlement et la violence, en particulier dans les foyers et les écoles gérés par des communautés religieuses.

Au cours des 20 dernières années, de nombreuses institutions ecclésiastiques ont déjà entrepris différentes démarches pour faire le point sur ce qui s’est passé et pour lutter préventivement contre le risque d’abus sexuels. Outre la poursuite de la recherche scientifique, la CES, la Conférence centrale et la KOVOS ont décidé de prendre d’autres mesures pour remédier aux lacunes institutionnelles au niveau national :

  1. Pour les victimes d’abus ainsi que les informatrices et informateurs, des offres professionnelles seront créées dans toute la Suisse, où ils peuvent signaler les abus.
  2. Les futurs prêtres, les diacres permanents, les membres de communautés religieuses, de même que les agentes et agents pastoraux devront à l’avenir passer des évaluations psychologiques standardisées dans le cadre de leur formation.
  3. Des normes minimales seront introduites pour la gestion des dossiers personnels et pour la transmission d’informations pertinentes sur les collaboratrices et collaborateurs de l’Église.
  4. Les membres des trois mandantes s’engagent à ne plus détruire de dossiers en rapport avec des cas d’abus ou documentant la manière dont ils ont été traités.

Reconnaissance des victimes

Concernant l’actualité relative à l’Abbaye de Saint-Maurice, le travail de reconnaissance des victimes n’est pas terminé. La Police cantonale se tient à disposition des victimes ou de toutes personnes qui souhaitent dénoncer des faits. Elles peuvent la contacter via mail@police.vs.ch ou en se rendant dans un poste de la Police cantonale. Elles ont également la possibilité de contacter un Centre LAVI au 027 607 31 00.

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Mardi et vendredi   / du 25 juin au 15 août, uniquement le vendredi /
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